Initialement, le célèbre producteur Aaron Spelling avait imaginé un concept dans lequel des caméras cachées espionneraient la vie des riches et en a fait un feuilleton télévisé.
Durant la première saison de la série, les scénaristes tentèrent de mettre en parallèle, de la façon la plus réaliste possible (pour un soap), le destin fastueux de magnats du pétrole (les familles Carrington et Colby) et celui, plus modeste, de personnages issus de la classe moyenne (la famille Blaisdel et Krystle Jennings, la secrétaire qui épouse son patron). Constatant néanmoins le peu d'intérêt accordé à ces derniers (exception faite pour Krystle bien sûr) par un public nettement plus avide d'intrigues en milieux aisés, la seconde saison abandonna cette double approche pour se concentrer sur la riche famille Carrington. Cette modification coïncide, en outre, avec l'entrée en scène du personnage qui consacrera le succès de cette saga, l'emblématique Alexis ex Carrington et future Colby, diaboliquement interprétée par la comédienne anglaise Joan Collins.
Exception faite de quelques vétérans de la télévision (voire du cinéma) tels que John Forsythe, Linda Evans ou Dale Robertson, la plupart des acteurs de la première saison étaient des inconnus ou presque avant que le feuilleton n'en fasse des vedettes grâce à son immense succès (notamment Pamela Sue Martin, John James et Al Corley). À ce titre, Dynastie a été sacré feuilleton le plus lucratif de tous les temps.
Après l'arrivée de Joan Collins - la plus sophistiquée des héroïnes de la télévision américaine - et le triomphe de la saga qui se dégage de son carcan réaliste (pour le meilleur et pour le pire), les invités prestigieux vont se succéder : Diahann Carroll, George Hamilton, Rock Hudson, Helmut Berger, Ali McGraw et même Henry Kissinger (Prix Nobel de la Paix accusé de crimes de guerre...) et l'ex président Gerald Ford dans l'épisode Carrousel. En revanche la seule révélation notable de cette saga est Heather Locklear - après la fin du feuilleton, la plupart de ses stars ont disparu ou se sont reconvertis dans des soaps plus modestes...
Le charme de Dynastie tient principalement à celui de ses interprètes : même Patrick Macnee a avoué vouloir ressembler à John Forsythe, et Joan Collins et Linda Evans sont devenues une référence pour toute une génération (Clair de lune, Friends, Une nounou d'enfer leur ont explicitement rendu hommage) ; John James, Al Corley, Pamela Sue Martin et Heather Locklear sont érigés en symboles sexuels ; mais il ne faut pas oublier les seconds rôles, admirablement choisis (Pamela Bellwood, Bo Hopkins dans la première saison et une apparition dans la 8e saison et James Farentino dans la deuxième saison).
Par la suite, l'humanité des personnages se dilue dans un excès de luxe et d'intrigues : Blake se découvre une sœur, Dominique (Diahann Carroll), et un frère, Ben (Christopher Cazenove), Alexis une sœur, Caress (Kate O'Mara) ; Blake et Alexis se découvrent un fils, Adam (Gordon Thompson), et une fille, Amanda (Catherine Oxenberg puis Karen Cellini) ; comme Oxenberg, Al Corley sera remplacé par Jack Coleman et Pamela Sue Martin par Emma Samms - à chaque fois, un charme s'évanouit... Claudia et Sammy-Jo épousent successivement tous les héritiers Carrington et Colby à une exception près !
Tous les clichés sont convoqués au fil des années (Krystle se dédouble en rousse Rita) et la série sombre dans le ridicule lorsque Fallon est enlevée par des extra-terrestres... Restent des moments forts : en premier lieu les bagarres entre Alexis et Krystle bien sûr, et une représentation nouvelle de l'homosexualité à travers le personnage de Steven (Blake tue l'amant de son fils et un procès en homophobie lui est intenté), ainsi qu'une esthétique marquante (la somptueuse villa Filoli, les robes de Nolan Miller), et un gimmick amusant : Alexis qui ne se rappelle jamais les prénoms de ses ravissants secrétaires (un sommet de misandrie !).
C'est peu et beaucoup car pendant une décennie Dynastie fera passer les Ewing de Dallas pour des bouseux...
Ce feuilleton raconte la vie de la riche famille Colby, qui vit en Californie. Les Colby sont apparentés à la famille Carrington du feuilleton Dynastie : Jeff et Fallon, lassés de Denver, rejoigne la famille restante de Jeff.
Sa création est due à une tromperie des producteurs, qui obtinrent l'accord de Charlton Heston et Barbara Stanwyck en faisant croire à chacun que l'autre s'était déjà engagé.
Malgré des décors somptueux, malgré la présence de Ricardo Montalban et Katharine Ross, celle de Stephanie Beacham, digne rivale de Joan Collins, de Maxwell Caulfield, digne rival de John James, et de Tracy Scoggins, le feuilleton s'essouffle rapidement et même son enterrement se fera sans grandes pompes.